Les députés dotent le Bénin d’un budget exercice 2026. Ils ont adopté à l’unanimité des députés de la mouvance et non-inscrits présents ou représentés la loi de finances 2026, lors d’une séance plénière au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo, jeudi 4 décembre 2025. Ce budget général, arrêté à 3 783,984 milliards F CFA, progresse de 6,6 % par rapport aux 3 551,01 milliards F CFA votés pour 2025.
Présenté comme un outil de transition entre la gouvernance du président Patrice Talon et la prochaine équipe dirigeante, le budget 2026 est qualifié de « budget de consolidation économique et sociale ». Il vise à préserver les acquis tout en soutenant de nouveaux investissements dans des secteurs jugés stratégiques. Plus de 42 % de l’enveloppe totale sont ainsi consacrés aux dépenses à caractère social, couvrant notamment l’éducation, la santé, la protection des populations vulnérables et l’inclusion.
Les projections macroéconomiques établissent une croissance de 7,5 % pour 2026, avec une inflation maîtrisée autour de 2 %. Aucun nouvel impôt n’est prévu : le gouvernement mise sur l’élargissement de l’assiette fiscale, la digitalisation des services, ainsi que sur un contrôle et un recouvrement renforcé. Selon Gérard Gbénonchi, président de la Commission des finances, le projet « reflète l’effort constant de mobilisation de recettes intérieures, sans privilégier la perception de nouveaux impôts et taxes », tout en élargissant « l’espace budgétaire en faveur du bien-être de la population et des investissements innovants ».
Le texte introduit aussi d’importantes innovations. La répartition des produits de la TVA est revue : pour celle collectée par la Direction générale des impôts, 1 % sera logé dans un compte de consignation destiné au remboursement des certificats de détaxe, 12,35 % iront à la Caisse autonome de gestion de la dette et 86,65 % au Trésor public. La TVA perçue au cordon douanier prévoit 2 % pour le compte de consignation, 97,5 % pour le Trésor public et 0,5 % pour les collectivités territoriales. Les règles de déduction de certains produits pétroliers et carburants sont également modifiées, notamment au profit des entreprises industrielles et du BTP, pour lesquelles la déduction de TVA est plafonnée à 90 %.
Au cours des travaux en commission et en plénière, plusieurs préoccupations ont été soulevées : impact des performances économiques, gestion de la dette domestique, état du déficit budgétaire du FNRB, création d’un fonds climat, lacunes statistiques, dotation du compte d’opération militaire à l’extérieur, baisse des crédits destinés à l’énergie, utilisation des ressources en euros, prise en charge sanitaire des plus pauvres, exécution des chantiers routiers et des pistes rurales, retard de la route Djougou-Péhunco ou encore construction des lycées scientifiques. Tous les amendements proposés ont été retenus par le gouvernement.
Les groupes parlementaires soutenant l’action gouvernementale ont salué le contenu du texte. Pour l’honorable Aké Natondé, le budget « prolonge dix ans de réformes cohérentes » et « prépare le futur, notamment à l’horizon 2060 ». Il estime qu’« il n’est pas un budget d’annonces ; c’est un budget de transformation réelle » et qu’il s’agit d’un projet « de raison, de responsabilité et d’ambition nationale ».
L’honorable Chantal Ahyi a évoqué « un choix de courage, un choix de cohérence, un choix de responsabilité devant le peuple béninois ». Elle a affirmé que le vote en faveur du texte était aussi « un vote pour la jeunesse contre le fatalisme » et « pour la Vision Bénin 2060 contre la myopie politique ».
Satisfait du travail accompli, le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, a adressé ses remerciements à l’ensemble des députés pour leur engagement ayant permis l’adoption de la loi de finances 2026 et de la loi de règlement 2023. Les députés du parti de l’opposition Les Démocrates ont boycotté cette plénière d’adoption du budget exercice 2026.
0 commentaire
0 commentaire