Nadiya Sabeh n’est plus. Mais certains de ses propos empreints de sagesse et de leçons de résilience face à la maladie, continuent de résonner.

Invitée à une soirée organisée à l’occasion d’Octobre rose, mois consacré à la lutte contre le cancer du sein, Nadiya Sabeh, comme elle en avait l’habitude, s’est abstenue de tout discours préparé et a laissé parler son cœur.

Le moment a été immortalisé dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux après son décès, mercredi 3 décembre 2025.

Ses mots mêlent une franchise bouleversante à une sagesse forgée dans l’épreuve, offrant une leçon de courage, de gratitude et de résilience face à la maladie.

« Je ne suis pas sur les réseaux sociaux ces derniers temps, parce que les douleurs ont repris encore dans mes os. Mais j’ai dit foutaise. Je vais me relever », a-t-elle confié. Elle explique avoir effectivement pu se « relever », comme elle se l’était promise.

La suite de son intervention prenait la forme d’un appel à la vigilance et à la détermination. « C'est pour vous dire que c'est une lutte au quotidien. Octobre Rose, on porte du rose, ce n'est pas pour faire genre. Je suis désolée », conscientise-t-elle.

« Il s'agit des vies. Il s'agit d'une santé. On ne peut rien faire sans la santé. Battez-vous. Ne baissez même pas les bras », a-t-elle renchéri.

Dans un témoignage empreint de sincérité, elle sensibilisait à l’abnégation, quels que soient les sacrifices imposés par la maladie. « Même si on dit qu'ils vont enlever vos deux seins. Dites : prenez, tant que j'ai le souffle de vie, tant que je peux continuer d'aimer mes proches, tant que je peux profiter de ce que Dieu me donne au quotidien, tant que je peux profiter des miens, je le ferai. »

Le paradoxe, c’est qu’elle exprimait sa gratitude pour la maladie qui la rongeait. « Je dis merci au cancer », a-t-elle déclaré. Une gratitude qu’elle justifie par une transformation profonde de son rapport à l’existence. « Ça m'a permis d'avoir une autre façon de voir la vie. Aujourd'hui, je n'ai plus le temps pour les rancunes. Je n'ai plus le temps pour la méchanceté d'inutiles. Je n'ai plus le temps pour les racontars. J'ai le temps de savourer chaque jour comme si c'était mon dernier jour », a-t-elle confié. Cette nouvelle perception de la vie reste à ses yeux « le plus beau des cadeaux ».

Son témoignage abordait également la fragilité de la vie, au-delà de la maladie. « Il y a des gens qui ne sont pas malades, ils sortent, ils font un accident, ils meurent. Il y a des gens qui ne sont pas malades, ils sortent, ils tombent, AVC, ils meurent. » Elle citait la perte récente de deux amis proches : « J'ai perdu Marcel, j'ai perdu Stéphane. Pourtant j'étais malade avant eux. »

Face à l’incertitude, elle rappelait ce que les médecins lui avaient annoncé : « Les médecins m'ont dit que j'allais mourir, c'était clair. Mais mes frères m'ont devancé. » Avant de conclure sur une conviction spirituelle : « Nul ne sait son demain (lendemain de le dialecte Noutchi, Ndlr). C'est dans la main de Dieu. Nul ne peut échapper à la mort. Mais on peut échapper à la mort précoce par la grâce de Dieu. »

Connue pour sa bonne humeur, Nadiya Sabeh luttait contre le cancer du sein depuis 2023, selon un post Facebook de son époux Ariel Sheney en date du samedi 10 août 2024.

Elle semblait avoir pris le dessus sur le mal, mais ce dernier a finalement eu raison d’elle, attristant des personnes bien au-delà de son pays, la Côte d’Ivoire.