Les parcs Penjari et W au nord du Bénin résistent encore à la menace sécuritaire induite par les attaques terroristes. Et African Parks qui est le gestionnaire de ces parcs veut conserver les ressources qui s’y trouvent et leur donner beaucoup plus de visibilité. A cet effet, l’Ong en collaboration avec le ministère du cadre de vie et du développement durable a organisé les 12 et 13 décembre 2025, la deuxième édition du Forum d’information et d’échange des parcs (FIEP).
L’édition 2025 du FIEP est la résultante des résultats enregistrés après celle de 2024 et surtout la pertinence de cette plateforme qui vise à connecter les acteurs nationaux aux enjeux cruciaux de la biodiversité et du développement durable. L’objectif du FIEP est de contribuer de manière significative à la conservation durable et à la valorisation des parcs nationaux en renforçant la synergie entre les parties prenantes. Ceci, à travers une plateforme d’échange, de communication et de partenariat de haut niveau.
La particularité de la 2è édition
Selon Eric Stanislas Hermann, représentant pays d’African Parks, la deuxième édition du FIEP marque une nouvelle ère qui s'ouvre pour renforcer la synergie transfrontalière avec les voisins de la sous-région. Il a annoncé la participation aux travaux des représentants du Burkina Faso et du Niger qui partagent les limites du parc W avec le Bénin. Eric Stanislas Hermann a rappelé l’objectif du forum qui d’accroître la visibilité des parcs nationaux, de réfléchir aux défis émergents en particulier les défis sécuritaires et de proposer des approches qui fédèrent les efforts et font adhérer toutes les parties prenantes.
Au terme des travaux, le représentant résident d’African parks souhaite « maintenir et élargir la plateforme de sensibilisation, mettre à jour l'ensemble des acteurs sur les progrès accomplis afin de les mobiliser autour des défis sécuritaires ». Il espère renforcer les partenariats en cours et en créer d'autres. Séverin Nsia, représentant du ministre du cadre de vie et du développement durable, a salué la dynamique en cours dans la gestion des parcs nationaux. Mieux, il a apprécié l’idée de la pérennisation du forum et a invité les participants y à accorder un intérêt particulier.
« En participant aux présentes assises, vous témoignez votre engagement et votre soutien à la conservation de la biodiversité, un des objectifs de développement durable des Nations Unies », a-t-il souligné. Selon lui, le thème de cette deuxième édition intitulée « Gestion adaptative des parcs nationaux face à la crise sécuritaire » est particulièrement pertinent en raison de cette crise qui impacte la zone septentrionale du Bénin ».
Enjeux et défis
Un panel de haut niveau a été animé autour du thème retenu. Les discussions ont permis de relever les efforts accomplis, les enjeux, les défis et les menaces sécuritaires au niveau des parcs. Prenant la parole, Hugues Akponna, directeur des opérations d’African Parks pour l’Afrique de l’Ouest a exposé les résultats enregistrés dans la conservation des ressources des parcs. Pour l’expert, les parcs se portent bien en terme de potentiels phoniques et d’interaction communautaire. La grande problématique, selon lui, c’est la crise sécuritaire qui a forcément des impacts sur la gestion, sur les communautés riveraines.
Le directeur a indiqué que les parcs Pendjari et W abritent en 2025, plus de 8000 têtes de buffles et un peu plus de 4600 éléphants. « Nous pouvons dire que la santé des animaux dans les parcs est top », a-t-il assuré. Sa préoccupation majeure, insiste-t-il, c’est comment contenir la menace sécuritaire. Dans son intervention, le commandant du théâtre des opérations à la tête de l'opération Mirador a fait savoir que la menace est réelle et qu’elle est notamment physique. Selon le Colonel André Dokoui Fofo, la présence des terroristes dans les parcs a des impacts sur la faune et la flore.
Il a fait comprendre que des animaux, pour la plupart du temps, tombent sur les engins explosifs enterrés par les terroristes. En plus, ils se servent de ces animaux à travers le braconnage pour s’alimenter. Saluant la collaboration des rangers avec les Forces de défense et de sécurité, l’officier a souhaité un renforcement de l’effectif des rangers.
Impacts et recommandations
Acteur engagé dans le développement des parcs nationaux du Bénin, Maguiri Gbéré Kora, chargé de mission du préfet de l’Atacora a exposé les impacts de la crise sécuritaire au sein de la communauté. Selon lui, la menace a contribué à renforcer la vulnérabilité des populations dans les zones de crise. Elle a induit la morosité économique et une psychose permanente au sein des populations.
Le chargé de mission du préfet préconise des actions qui entrent en phase avec la résilience pour permettre à des zones de crise d’améliorer leur quotidien. Il a proposé l’accompagnement de l’éducation, de l’économie et le renforcement de l’employabilité des jeunes. Maguiri Gbéré Kora a recommandé le financement des projets structurants de ces zones. Il a insisté sur la nécessité du renforcement des services sociaux de base, de la sécurité et la création des opportunités économiques.
Des ambassadeurs primés
A l’ouverture de la cérémonie, trois ambassadeurs ont été distingués pour leurs actions en faveur de la préservation de la faune et de la flore dans les parcs nationaux. Pour cette édition du FIEP, le Conservateur principal Adjakou Adjinda, directeur général des eaux, forêts et chasse, Maguiri Gbéré Kora, chargé de mission du préfet de l’Atacora et la Société de financement et de participation (SFP) ont été distingués au titre d’ambassadeur des parcs nationaux. Les lauréats ont reçu un trophée chacun pour l’engagement pour la conservation et valorisation des parcs nationaux.
Le FIEP, c’est aussi des expositions des richesses et activités des parcs. Plusieurs stands ont été ouverts aux participants qui ont parcouru les richesses "spécifiques et exceptionnelle" des parcs nationaux du Bénin.
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